Mardi dernier, aux Pays-Bas, le secteur des fuits et légumes a organisé une réunion d'information sur les développements du Green Deal européen, la politique ‘Farm to Fork’ et la stratégie européenne sur la biodiversité. Rendre le système alimentaire plus durable, qui n’en est qu’à ses débuts, entraînera des conséquences majeures. L'Europe vise 25% de bio, malgré une forte opposition des partis conventionnels. Aux Pays-Bas, le secteur des fruits et légumes met le paquet pour des emballages durables et contre les déchets alimentaires.
Pendant les 9 années à venir, la Commission européenne veut accélérer la durabilité de l’approvisionnement alimentaire, en respect du climat et de la biodiversité. Les objectifs visés sont : une réduction de 55% de CO2 2, de 50% de pesticides et antibiotiques, de 20% d'engrais et un total de 25% d'agriculture biologique en 2030. Driekus van de Ven, lobbyiste européen, agissant au nom du secteur des fruits et légumes, et Ruud Hoosemans, responsable du programme de Durabilité, ont fait une mise au point.
Soutien indéfectible pour le bio
Selon Van de Ven, le Parlement européen apporte un soutien indéfectible visant l'objectif de 25% de bio d'ici à 2030. Concernant la réduction de pesticides et d’engrais, des plans stratégiques nationaux doivent être mis place. Déjà, des plans prévoient d'autoriser plus rapidement les produits verts et à faible risque. L'UE souhaite également stimuler la consommation de produits biologiques et le passage au bio au sein de l’Europe. D’excellentes nouvelles pour la filière bio. Un label alimentaire européen va certainement être adopté en vue de décrire l’impact sur la santé (et sur la durabilité). Ce label sera probablement le Nutri-Score, mais ce n’est pas encore certain. Or, jusqu'à présent, il n'existe aucune loi ou règle stricte à cet effet. Les premières propositions législatives concrètes sont attendues pour l'été 2022.
Opposition
Cependant, il existe bel et bien une opposition aux politiques Green Deal et Farm To Fork. Des instituts de recherche, comme le Wageningen University, ont fourni des évaluations de l'impact mettant en garde contre la baisse de production et l’augmentation de prix. La Commission européenne est critique à cet égard. Diederik Samsons, chef de l'équipe du Commissaire européen Timmermans, a qualifié le rapport WUR de "plutôt partiel" et a souligné qu'il a été effectué au nom de CropLife, une association professionnelle d'entreprises agrochimiques.
Les États-Unis s’opposent également au Green Deal, ayant un point de vue diamétralement opposé à celui de la Commission européenne et croyant pouvoir atteindre la durabilité avec plus de biotechnologie et d'agriculture en laboratoire. Les États-Unis ont en effet annoncé qu'ils se battraient dans des coalitions contre les objectifs durables du Green Deal.
Le secteur aux Pays-Bas
Aux Pays-Bas, cette année, le secteur portera ses efforts sur les emballages durables (et sans plastique), la prévention du gaspillage alimentaire, la durabilité sociale et le True Pricing, ainsi que sur la préparation d'un plan d'action pour la biodiversité. Pour lutter contre le changement climatique, le ‘Fresh Produce Centre’ (GroentenFruit Huis) a opté pour l’instrument de mesure d’empreinte horticole baptisé ‘HortiFootprint’, visant à devenir une norme internationale. Au sein du SIFAV (Sustainability Initiative Fruit and Vegetables), de nombreuses entreprises ont désormais adopté des objectifs communs, en vue d’aller de l’avant.
Eosta
Eosta, riche de décennies d'expérience dans le domaine du mesurage, du suivi, de la gestion et de la commercialisation de la durabilité, reste très active en la matière. Et les développements en Europe permettent de confirmer la vision d'Eosta.
La réunion d’information a été organisée par le Fresh Produce Centre, l'association professionnelle du secteur des fruits et légumes aux Pays-Bas.